Soldats inconnus.
par Ciifer le 27 sept. 1974, sous Textes
Au crépuscule, on entend
La mort venant reprendre
À son rire strident
La chair bien tendre
Des hommes sans noms
Ruisselant la peur
Qui n’ont su dire non
Et réclament la grandeur
La grandeur décadente
D’une gloire éphémère
Le prix de leur descente
Et leurs pensés pour la mère
Gloire à la Patrie
Se battre jusqu’au dernier
En mémoire des fratries
Ils ne sont les pionniers
Rien n’est plus pareil
Quand sonne le glas
A l’heure du réveil
Debout sont les gars
Glissent dans la boue
Leurs ombres de guerriers
Ils se dressent debout
En sortant des terriers
Et cavalent inconscient
Ciblant en face
Un frère surement
Au moins aussi coriace
Tout deux tomberont
Ignorés des puissants
Qui écrase ces moucherons
D’un vouloir fracassant
Ils vivaient dans la fiente
Sur leur tombe ici bas
Réduit à l’état de viande
Au plus fort des combats
Dans leurs instincts amers
Ils crieront la douleur
Du saccage de la terre
La sauvagerie du labeur
Secs sont leurs yeux
A force d’horreur
Et d’âmes sans dieux
Sont tombés les meilleurs
Et pleurent les mères
D’orphelins sans nom
Qui n’ont plus le père
De retour à la maison.